Sommaire Introduction I II III IV Conclusion



CHAPITRE III : RESULTATS



A - RESULTATS DEMOGRAPHIQUES ET DONNEES GENERALES.

Nous avons recruté pour notre étude 52 patients atteints de SFC, 12 patients atteints de SEP et 15 sujets témoins. Le tableau suivant résume certaines caractéristiques des groupes étudiés :


SFC SEP Témoins
Nombre 52 12 15
Age en années 42,9 ± 11,4 40,5 ± 7,8 35 ± 8,6
Sexe 36F - 16H 12 F 11F - 4H
Poids en kgs 65,9 ± 15,2 58,8 ± 10 60,2 ± 11
Taille en cm 167 ± 8 164 ± 4 168 ± 6
Anté héréditaires allergiques (1) 27% 0% 13%
Anté héréditaires psychiatriques 11,50% 0% 0%
Infections récidivantes (1) 69,20% 25% 20%
Allergie 48% 25% 36%

(1) Présence d'une différence significative entre SFC d'une part et SEP + Témoins d'autre part.

Dans le groupe des SFC, on retrouve 50 patients caucasiens , 1 noir et 1 originaire du Magreb; les 12 patients SEP étaient des caucasiens et dans le groupe des témoins, on avait 13 caucasiens et 2 originaires du Moyen-Orient (Irak et Liban).
Concernant les antécédents personnels médicaux , 83% des SFC présentent des antécédents d'infections virales ou bactériennes ou de maladies non graves et guéries. 50% des SEP présentent aussi les mêmes types d'antécédents et seulement 13% des témoins avaient des antécédents médicaux. Pour les antécédents chirurgicaux, on retrouve 46% des SFC avec une histoire chirurgicale non compliquée contre 25% pour les SEP et 7% pour les témoins.
Concernant les antécédents gynécologiques et le nombre de grossesses à terme, on retrouve 50% des femmes SFC avec un antécédent gynécologiques non compliqué versus 25% des femmes avec SEP et 0% des témoins. 69% des femmes SFC ont accouché avec un nombre de grossesses variant de 1 à 4 ; 58% des SEP représentent ces mêmes caractéristiques et aussi 50% pour les femmes témoins.
Le tabac ne concernait que 17% des SFC ( moyenne de 13,6 cig/j), 0% des SEP et 20% des témoins (moyenne 13 cig/j). L'alcool était consommé très modéremment (1 verre/j) chez 9% des SFC contre 0% chez SEP et dans le groupe témoins.
On note aussi que 17% des SFC avaient pris un traitement antidépresseurs et presque la majorité était supplémentée en vitamines ou en oligoéléments. Aucun des patients SEP n'avait un traitement corticoïde ou immunosuppresseur. Chez les témoins, on n'avait pas noté la prise d'un traitement quelconque.


B - ASPECTS CLINIQUES DE LA FATIGUE DANS LA SFC ET LA SEP.

Les différents aspects cliniques de la fatigue ont été étudiés grâce à un questionnaire que les patients SFC et SEP ont subi. Cet interrogatoire etait divisé en 2 parties : l'une à laquelle les patients ont répondu par :oui ou non , et la deuxième partie où l'on a établi une échelle de 1 à 5. On a calculé la moyenne à travers les valeurs recueillies pour chaque paramètre.

Le tableau ci-dessous exprime en % les patients présentant le symptôme cités :

SFC SEP
Début brutal 34,60% 16,70%
Durée de la maladie en années 15,38 ± 14,4 3,57 ± 1,77
Début progressif 65,40% 83,30%
Myalgies (1) 84,60% 41,70%
Ganglions cervicaux ou axillaires sensibles (1) 31% 0%
Fatigue prolongée après l'effort (1) 81% 50%
Céphalées d'un nouveau genre (1) 63,50% 8,30%
Maux de gorge (1) 52% 8,30%
Sommeil non réparateur (1) 67,3% 41,7%
Arthralgies migratrices 67,30% 25%
Troubles neuropsychiques 94,20% 83,30%
Etat subfébrile (1) 44,20% 8,30%
Faiblesse musculaire inexpliquée (1) 80,80% 16,70%
Réduction de l'activité >50% 82,70% 58,3%
La chaleur aggrave la fatigue 48,10% 83,30%
Le repos améliore la fatigue 59,60% 83,30%

(1) Présence d'une différence significative entre SFC et SEP.

Concernant les circonstances d'apparition de la fatigue, on retrouve une cause identifiée par les patients SFC dans 73% des cas versus 0% pour les SEP. Les différents types de circonstances sont retrouvés comme suit avec des fréquences variées :infection virale ordinaire (grippe, rhume, MNI...) : 16/52 ; hépatite 3/52; méningite 2/52 ; vaccination 1/52 ; post-chirurgie 3/52 ; grossesse 3/52 ; Implants de matériels 2/52 ; Infection gynécologique 4/52 ; autres infections 4/52.
Le tableau suivant exprime les résultats (des SEP et SFC) en moyenne ± 1 écart-type après leurs réponses affectées d'une échelle de 1 à 5.

SFC SEP
100m en terrains plat 4,1 ± 1,2 3,5 ± 1,5
Montée d'un étage à pieds 3,5 ± 1 3 ± 1,4
Montée de 3 étages à pieds 2,7 ± 1,2 2,1 ± 1
Activités quotidiennes normales 3,2 ± 1 3 ± 1,2
Périmètre d'effort sans fatigue (en mètres) 1049 ± 1222 310 ± 306
Lecture d'un journal 3,6 ± 1,2 4,4 ± 1
Lecture d'un roman 3,1 ± 1,3 4 ± 1,4
Lecture professionnelle 3,2 ± 1,2 3,5 ± 1,2
Concentration lors d'exposition d'un problème 3,1 ± 1 3,2 ± 1
Mémorisation à court terme 3,1 ± 1,2 3,3 ± 1
Mémorisation à long terme 3,7 ± 0,8 3,4 ± 1
Sensation: en forme 2 ± 1,4 3,2 ± 1
Sensation: très actif 2,6 ± 1 2,6 ± 1
Sentiment d'envie de faire plein de choses 4,4 ± 1 4,2 ± 1,1
Douleurs présentes au repos 2,4 ± 1 1,7 ± 1,2
Douleurs présentes après l'effort 3,3 ± 1 2,7 ± 1,3
Douleurs disparaissant après le sommeil 2,1 ± 1 3 ± 1,7
Douleurs calmées par le paracétamol ou l'aspirine 2 ± 1,2 2,7 ± 1,8
Douleurs présentes le matin au réveil 2,4 ± 1 2,1 ± 1,4
Douleurs augmentant la journée 2,9 ± 1,2 2,3 ± 1,4
Douleurs touchant plusieurs régions 3,1 ± 1 2,2 ± 1,5
Insomnie 2,4 ± 1,3 2,6 ± 1,5
Hypersomnie 2,5 ± 1,4 2,2 ± 1,6
Durée d'endormissement 2,6 ± 1,4 2,2 ± 1,6
Valeur du sommeil réparateur 2,5 ± 1,2 3,7 ± 1,7
Inquiétude, anxiété 3,3 ± 1 3,1 ± 1
Goût aux choses 4 ± 1 4,2 ± 0,8
Appétit 3,9 ± 1 3,7 ± 1
Appétit sexuel 2,8 ± 1,2 3,3 ± 1,4
Faire des projets 3,7 ± 1,2 4 ± 1
Sensation d'être dépressif 2,1 ± 1,2 2,1 ± 1

Concernant la modalité, la sévérité et la fréquence de la fatigue, on retrouve les résultats suivants :


C - EXAMEN CLINIQUE ET TESTS CUTANES.

L'examen clinique des différents groupes n'a pas montré d'anomalies notables. Cet examen consistait à vérifier l'absence d'adénopathies au niveau des aires ganglionnaires, l'absence d'hépatosplénomégalie, l'examen des amygdales, la mesure de la tension artérielle systolique et diastolique (debout et couché),anisi que l'examen des réflexes ostéo-tendineux, Babinski, Romberg, nystagmus et la marche.
Tout ce qu'on a pu noter, c'était au niveau de la marche : on l'a trouvé anormale chez 42% des SEP versus 2% des SFC. Le reste de l'examen clinique s'est avéré strictement normal dans tous les groupes.

En effet, les tests cutanés n'ont pas été effectués chez les 52 patients SFC parce que certains patients ayant consulté chez le Dr COZON (au nombre de 9) ne sont plus revenus en consultation allergologique chez le Dr BRUNET et de ce fait les tests cutanés n'ont pas été effectués. Les tests cutanés ont donc été effectués chez 43 patients SFC et chez les 15 témoins. La recherche de la réaction syndromique était systématique chez tous ces sujets.
La réaction d'hypersensibilité immédiate (HSI) a été notée chez 9 patients SFC et aucun des sujets témoins. A rappeler que la HSI est la réponse cutanée (rougeur, granulome ou phlyctène) observée 15 min après l'injection en IDR de la candidine. La superficie de cette réaction cutanée a été mesurée et la moyenne exprimée en cm2 fut calculée et quantifiée à 1,29 cm2.
La réaction d'hypersensibilité retardée (HSR) a été observée chez 37 patients SFC; les 6 patients restants ne présentaient pas de réactions cutanées quantifiables et la valeur 0 leur a donc été affectée. La moyenne de surface cutanée des réactions des SFC est de 1,21 ± 1,58 cm2 . Par contre, tous les sujets témoins présentaient une HSR et la moyenne des surfaces étaient de 5,16 ± 5 cm2.
Concernant la réaction syndromique (RS) , elle a été observée chez 24 patients SFC (19 patients n'ont pas présenté une RS) à 48 heures de l'IDR (donc 56% avec un intervalle de confiance à 95% allant de 41% à 71%). Aucun sujet témoin n'a exprimé cette réaction. A noter que parmi les patients ayant une HSR à 0 : un seul avait une RS+ et les 5 restants avaient une RS-.


D - BILAN BIOLOGIQUE STANDARD ET SEROLOGIE VIRALE AU COURS DE LA FATIGUE.

Le bilan biologique standard est effectué chez tous les patients SFC et SEP. Vu que les témoins étaient en très bonne santé, le bilan biologique est réduit à hémogramme, VS, CRP, immunophénotypage lymphocytaire et dosage des IgE totales.
Les tableaux suivants exposent les résultats obtenus qui sont exprimés en moyenne ± écart-type (voir annexe 3 pour intervalle de référence):

SFC SEP Témoins
GR millions/µl 4,5 ± 0,4 4,3 ± 0,52 4,4 ± 0,4
Hb g/dl 13,5 ± 1,3 12,6 ± 1,2 13,6 ± 1,3
Plaquettes milles/µl 252,2 ± 60,6 248,1 ± 51,9 261 ± 35,2
GB milles/µl 6,6 ± 2,1 5,2 ± 1,4 5,9 ± 1,9
Neutrophiles milles/µl 4 ± 1,7 3,2 ± 1,3 4,3 ± 1,4
Lymphocytes milles/µl 2 ± 0,6 1,4 ± 0,4 1,8 ± 0,4
Basophiles milles/µl 0,02 ± 0,1 0,01 ± 0,02 0,01 ± 0,02
Monocytes milles/µl 0,4 ± 0,2 0,4 ± 0,1 0,3 ± 0,2
Eosinophiles milles/µl 0,1 ± 0,01 0,09 ± 0,06 0,1 ± 0,1
VS 1ère heure mm 8,8 ± 6,2 18,5 ± 11,6 7,3 ± 6,8
VS 2ème heure mm (1) 15,2 ± 10 41,5 ± 22,5 17,3 ± 9,6

SFC SEP
SGOT U/l 21,1 ± 6,7 19,3 ± 6,1
SGPT U/l 23,7 ± 10,5 22,5 ± 9,6
GGT U/l 19,6 ± 15,1 30,7 ± 36,3
Ph. Alcalines U/l 61,3 ± 16 63,5 ± 10,34
Na mmol/l 140,6 ± 2,8 140,1 ± 2,7
K mmol/l 3,7 ± 0,3 3,8 ± 0,2
Cl mmol/l 106,5 ± 5,5 104,1 ± 2,6
Ca mmol/l 2,3 ± 0,1 2,3 ± 0,1
Ph mmol/l 0,9 ± 0,1 1,1 ± 0,6
Glucose mmol/l 4,8 ± 0,8 4,7 ± 0,8
Urée mmol/l 4,8 ± 1,2 4 ± 1,3
Créatinine mmol/l 80,2 ± 15,4 73,2 ± 27,4
Mg érythrocytaire mmol/l 2,1 ± 0,3 2,1 ± 0,3
Mg sérique mmol/l (2) 0,8 ± 0,1 0,9 ± 0,1
CRP mg/l 1,3 ± 3,8 1,2 ± 3,8
Protéines totales g/l 73,3 ± 11 76,6 ± 4,8
Albumine g/l 42 ± 7 41,8 ± 3,3

SFC SEP Témoins
IgE totales KUI/L 101,8 ± 206,8 108,3 ± 239,5 40,2 ± 146
Dosage IgG g/L (3) 11,4 ± 2,1 10,4 ± 1,84
Dosage IgM g/L 1,2 ± 0,5 1,40 ± 0,55
Dosage IgA g/L 2,1 ± 0,9 2,2 ± 0,8
CH50 UH50/mL 56,3 ± 71,7 52,1 ± 8,3
CIC mg Eq/mL 1,6 ± 1,3 2,5 ± 2,2
ACAN Nor< 80 64,6 ± 357,1 13,3 ± 31,1
LT CD3+ /mL (4) 1515 ± 565 1168 ± 474 1510 ± 318
CD3/4+ /mL 1012 ± 412 844 ± 363 956 ± 229
CD3/8+ /mL (4) 449 ± 215 345 ± 187 527 ± 159
CD56 /mL (5) 181 ± 107 139 ± 266 90 ± 56
CD19 /mL 177 ± 85 167 ± 97 160 ± 60
  1. La moyenne des VS chez les SEP est significativement plus élevée que chez les témoins.
  2. La moyenne du magnésium sérique est significativement plus élevée chez les SEP que chez les SFC sans qu'elle soit supérieure aux valeurs extèmes normales.
  3. L'analyse des IgG au sein même de la population des SFC, révèle une différence significative entre les deux sous populations définies par la réaction syndromique (RS+ et RS-): La moyenne des IgG est plus basse chez la population RS+.
  4. Les moyennes des lymphocytes T3+ et LT3+8+ sont significativement plus basses chez les SEP par rapport au SFC sachant que toutes les moyennes sont incluses dans la fourchette des valeurs normales.
  5. La moyenne des LTCD56+(NK) est significativement plus élevée chez les SFC que chez les témoins.

Le dosage de la CRP chez les témoins révélait une moyenne de 1,2 ± 1.

A part les constatations déjà citées, l'analyse statistique de tous les autres paramètres n'a révélé aucunes anomalies et aucune différences significatives.

En ce qui concerne la recherche d'une protéinurie et d'une glycosurie, l'ionogramme urinaire et le compte d'Addis, les prélèvement ORL, vaginaux et de selles pour culture bactério- et mycologique ont été pratiqués uniquement chez les SFC.
Les résultats sont comparables avec ce que l'on trouve dans une population générale. A noter que l'on a retrouvé 50% des prélèvements ORL qui poussaient à streptococcique ou staphylococcique ; 37% des femmes présentaient une culture vaginale positive au Candida ou staph et 36% des SFC avaient des selles poussant au Candida. L'analyse statistique et surtout la recherche de corrélation entre les prélèvements bactério-mycologique et les résultats des cultures lymphocytaires n'a montré aucun lien ni relation.

En ce qui concerne les sérologies virales, les 3 groupes ont été soumis à un dépistage pour les hépatites B et C ;HIV ; CMV; EBV ; HHV6. Les SFC ont été dépistés en plus pour l'hépatite A et HTLV1 et 2.

Les résultats sont les suivants :

Pour ces résultats de sérologie, nos 3 groupes sont comparables et l'on n'a pas trouvé de différences ou de corrélation entre les 3 groupes comme entre ces groupes et les résultats de cultures lymphocytaires.


E - RETENTISSEMENT PSYCHOLOGIQUE DE LA FATIGUE.

Le retentissement psychologique de la fatigue a été évalué grâce à l'inventaire de Beck ( cf annexe 1). Tous les patients SFC et SEP ont répondu à ce questionnaire. Les sujets témoins ont aussi répondu dans le but d'avoir une évaluation comparative.

L'inventaire de dépression de Beck, dans sa forme abrégée, représente la mesure la plus simple et l'une des mesures les plus utilisées des aspects subjectifs de la depression. Elle comporte 13 items gradués de 0 à 3. Elle fournit une note globale d'intensité du syndrome dépressif allant de 0 à 39. Elle permet d'alerter le clinicien qui utilise les différents seuils de gravité retenus par Beck et Beamesderfer :

0-4 : pas de dépression
5-7 : dépression légère
8-15 : dépression modérée
16 et plus : dépression sévère.
L'histogramme suivant représente les scores obtenus avec les SFC :

L'histogramme suivant représente les scores des SEP :

D'après ces histogrammes, on note que:

F - REACTIVITE LYMPHOCYTAIRE IN VITRO ET FATIGUE.

Les cultures lymphocytaires effectuées, comme on l'a expliqué au paragraphe " méthodes ", sont lues à 24 heures en CMF après marquage des molécules CD3, CD4 et CD69.

Dans la fenêtre des " petits lymphocytes " définie par des paramètres de diffusion de la lumière (FSC, SSC), nous avons quantifié le pourcentage de lymphocytes TCD3+ qui expriment la molécule CD69 (CD3+69+) et le % des lymphocytes TCD3- exprimant la molécule CD69 (CD3-69+) (annexe 4, 5 et 6).

Dans la fenêtre de lymphocyte T definie par l'expression de la molécule CD3, nous avons quantifié le % de LTCD4+ qui expriment la molécule CD69 (CD4+69+) et le % de LTCD4- qui expriment la molécule CD69 (CD4-69+).

Pour rappeler, nous avons effectué des cultures avec les différentes solutions antigéniques (Candida albicans à deux concentrations (10 et 1 mg/ml), strepto et staph à deux dilutions d'une solution mère à la concentration de 2000 MORG/ML).

A ne pas oublier les cultures témoins négatifs (sans antigène) et témoins positifs (PHA à 10 µg/ml).

La même analyse a été effectuée pour les marquages CD 3+/25+, CD3-/25+, CD3+ /4+/25+, CD3+/4-/25+ mais cette fois la mesure en CMF est effectuée après 7 jours d 'incubation (annexe 7, 8 et 9).

A signaler que les patients atteints de SFC ont été subdivisés en deux sous-groupes suivant la présence ou l'absence de réaction syndromique (24 patients RS+ et 19 patients RS-).

Les tableaux suivants vont présenter les moyennes ± 1 écart-type obtenues après mesure en CMF des différentes cultures lymphocytaires. En face de chaque type de culture, on notera par différents symboles , la présence d'une différence significative (p<0,05) entre les populations étudiées et ceci après vérification de la distribution normale des paramètres concernés.

Signification des symboles utilisés en cas de différence significative :

Avant d'exposer les différents résultats obtenus après cultures lymphocytaires, on présente les résultats de l'immunophénotypage effectué à T0 c.à.d avant mise en culture. Les marquages sont effectués en 8+/38+ ; 8+38+/8+3+ ; 8-/38+ ; 8-38+/8-3+ ; 4+/25+ ; 4-/25+ ; 4+/69+ ; 4-/69+ ; 8+/DR+ ; 8-/DR+.

Le tableau suivant représente le résultats de ces mesures. A noter que les SFC ayant bénéficiés de ces tests étaient au nombre de 40.

Tableau

Tous ces résultats sont exprimés en nombre de cellules /ml

Les SEP ont une expression basse des marqueurs CD38+ et CD4-/25+ par rapport aux témoins

Les SFC ont une expression basse des marqueurs 8-DR+ et 8-38+/8-3+ par rapport aux témoins.

Les SEP ont une expression basse des marqueurs 8+/DR+ par rapport aux SFC.

Tableau N°1 : Expression des marqueurs CD69 à la surface des lymphocytes T (LT) CD3+ après stimulation avec différents Ag.

Tableau n°1

On note, une différence significative entre RS+ et RS- pour candida 10 et 1. On note aussi une faible activation des sujets témoins expliquant les différences significatives entre ce groupe et les SFC et SEP.



Tableau N°2 : Expression des marqueurs CD69 à la surface des lymphocytes T (LT) CD3- après stimulation avec différents Ag.

Tableau n°2

Les SEP présentent une activation sans antigènes significativement plus élevée que les autres groupes.



Tableau N°3 : Expression des marqueurs CD69 à la surface des lymphocytes T (LT) CD3+/4+ après stimulation avec différents Ag.

Tableau n°3

Les sujets témoins ont une faible réactivité (p<0,05) après culture sans antigène, cette différence disparaît après activation antigénique.
On remarque de nouveau la différence significative entre RS+ et RS- pour candida 10 et 1.



Tableau N°4 : Expression des marqueurs CD69 à la surface des lymphocytes T (LT) CD3+/4- après stimulation avec différents Ag.

Tableau n°4

On note une faible réactivité des sujets témoins après culture sans antigène, et une faible réactivité des SEP avec l'antigène staphylococcique.



Tableau N°5 : Expression de l'activité spécifique (Act spé) des marqueurs CD69 à la surface des lymphocytes T (LT) CD3+ (4+ et 4-) après stimulation avec différents Ag.



Tableau n°5

Il existe une différence significative entre RS+ et RS- : ceci révèle une différence d'activation spécifique en dehors de toute activation spontanée. Ultérieurement, on déterminera un seuil de sensibilité et de spécificité pour act spé Can10 3+/69+.

Comme on l'a déjà noté, l'activation des SEP en antigène staphylococcique est basse par rapport au autres groupes.



Tableau N°6 : Expression des marqueurs CD25 (à J7) à la surface des lymphocytes T (LT) CD3+ après stimulation avec différents Ag.



Tableau n°6

En CD3+/25+, on ne note pas de réelles différences interprétables.



Tableau N°7 : Expression des marqueurs CD25 (à J7) à la surface des lymphocytes T (LT) CD3- après stimulation avec différents Ag.



Tableau n°7

Les SEP ont une activation spontanée plus élevée que celle du groupe des SFC.



Tableau N°8 : Expression des marqueurs CD25 (à J7) à la surface des lymphocytes T (LT) CD4+ après stimulation avec différents Ag.



Tableau n°8

Les différences observées entre les SFC et les témoins sont dues au fait que les témoins présentent une activation antigénique plus élevée que celle des SFC.



Tableau N°9 : Expression des marqueurs CD25 (à J7) à la surface des lymphocytes T (LT) CD4- après stimulation avec différents Ag.



Tableau n°9

On n'a pas observé des différences significatives en CD4-/25+.



Tableau N°10 : Expression de l'activité spécifique (Act spé) des marqueurs CD25 à la surface des lymphocytes T (LT) CD3+ (4+ et 4-) après stimulation avec différents Ag.



Tableau n°10

On observe une réactivité antigénique plus élevée chez les sujets témoins que dans les autres groupes.
En staph10, on note une faible réactivité des RS+.


G - REACTIVITE LYMPHOCYTAIRE ET REPONSE SYNDROMIQUE : CORRELATION ET RELATION.

D'après ce que l'on a observé avec les cultures lymphocytaires, on retient la différence significative entre RS+ et RS- au sein de la population des SFC, pour les cultures en présence de candida 10 et 1 mg/ml.

Cette différence au sein de la population des fatigués chroniques évoque une relation entre l'existence d'une réaction syndromique après l'IDR à candidine et la réactivité in vitro élevée des lymphocytes stimulés par le même antigène chez les mêmes patients.

Nous avons regardé tous les patients ayant subit les tests cutanés et avons retenu deux groupes : l'un constitué par les patients ayant développé une réaction syndromique soit 24 patients (c'est le même groupe constitué par la subdivision des SFC puisque les sujets témoins ne présentaient aucune réaction syndromique), et l'autre constitué par les sujets ne présentant pas de réaction syndromique, soit 19+15=34 sujets (19 patients SFC et 15 sujets témoins). A rappeler que, chez les SEP, on n'a pas effectué de tests cutanés et c'est pour celà qu'on ne retrouve aucun SEP dans la nouvelle subdivision suivant la RS.

L'étude statistique montre que les sujets avec réaction syndromique présentent une augmentation de l'expression de la molécule de CD69 à la surface des lymphocytes CD3+ en activité spécifique (CD4+ et CD4-) après stimulation par les antigènes candidosiques et ceci par rapport aux sujets ne présentants pas cette réaction syndromique (moyennes respectives : 2,054±2,21 v/s 0,76±0,97). Après vérification de la distribution normale des 2 populations, le test t montre une différence significative avec un p=0,0041. Cette différence significative est retrouvée avec les CD3+/69+ can1 et avec les CD4+/69+ can10 et 1 et avec les CD3+/69+can10 et 1.

L'expression élevée des CD3+/69+ activité spécifique chez les sujets présentants une RS, est corrélée dans 60% des cas à une augmentation simultanée de l'expression des CD4+/69+ et CD4-/69+, et dans le reste des cas, on retrouve une élévation de l'une des deux (CD4+/69+ ou CD4-/69+).

Aucun rapport n'est retrouvé entre les cultures effectuées (selles, gorge et vagin) et la réponse syndromique . La distribution femmes/hommes des populations RS totale+ et RS totale- ne montre aucune particularité.

Il s'avère donc que la réaction syndromique représente l'élément clé dans la compréhension de la physiopathogénie de la SFC chez les patients présentant cette réaction. Mais cette réaction syndromique est très subjective et sujette à des variations individuelles nombreuses. Trouver un test biologique stable et pratique serait d'une très grande utilité.

Nous avons calculé, pour les patients atteints de SFC, la spécificité et la sensibilité du test d'activation lymphocytaire candidosique pour différents seuils.

Nous avons tracé la courbe de ROC déterminant la valeur seuil où l'on a le maximum de sensibilité et de spécificité en même temps. L'analyse de cette courbe montre que le seuil le plus convenable est le point de déflexion marqué en jaune correspondant à la valeur 0,7. A ce seuil, on a une sensibilité = 71%, une spécificité = 74%, une VPP = 77% et une VPN = 67%.

Dans la pratique courante, on a tendance au laboratoire d'immunologie du Dr COZON d'utiliser un seuil égal à 1% de lymphocytes activés par nombre de LT CD3+ et qui correspondant à une sensibilité = 63%, une spécificité = 84%, une VPP = 83% et une VPN = 64%.

H - SEP ET ACTIVATION SPONTANEE EN CD3-/69+.

L'observation des différences significatives de l'expression des CD69 sur les lymphocytes CD3- avec et sans stimulation antigénique est expliquée par un état d'activation spontanée des lymphocytes CD3- qui expriment leurs CD69 après simple incubation à 37°C et dans un milieu de culture RPMI. Ces différences significatives sont observées entre les SEP d'une part, et les SFC et les témoins d'autre part (p<0,05).

La mesure de cette activité spontanée peut être un examen biologique utile pour le diagnostic ou le pronostic ou l'évolution des recrudescences de la SEP. Une étude plus approfondie serait utile. Néanmoins, dans notre étude, on a essayé d'établir un seuil de spécificité et de sensibilité, de la même manière que dans le paragraphe précédent avec les SFC.

La courbe de ROC a été établie entre les SEP d'un côté considérés comme malades positifs, et les non-SEP (c.à.d les SFC et les témoins) de l'autre côté, considérés comme malades négatifs.

L'analyse de cette courbe montre que le point de déflexion est le point correspondant au seuil 1,5% d'éléments activés parmi les LT CD3-; à ce niveau, la sensibilité est à 92%, la spécificité est à 87%, la VPP est à 85% et VPN est à 93%.